Le rapport de l’ULCC (Unité de Lutte Contre la Corruption) est sans équivoque : les trois conseillers sont accusés d’abus de fonction, de versement de pots-de-vin et de corruption passive. Leur refus de quitter leurs fonctions, malgré la gravité des accusations, témoigne non pas de leur innocence présumée, mais de la crainte des répercussions juridiques qu’une telle démission entraînerait. À travers leur inaction, c’est l’État lui-même qui est paralysé, empêché de prendre des mesures fortes contre la corruption.
L’implication de Raoul Pierre-Louis, ancien président du Conseil d’administration de la BNC, et de Lonick Léandre, ne fait qu’amplifier l’ampleur de cette affaire. Pierre-Louis, réfugié aux États-Unis, est accusé d’avoir proposé des solutions financières douteuses, telles que des cartes de crédit préapprouvées, pour répondre aux sollicitations des trois conseillers. Léandre, quant à lui, est pointé du doigt comme étant l’instigateur des versements de pots-de-vin. Ce réseau complexe de transactions illégales met en lumière une collusion systémique entre les élites du pouvoir et le secteur bancaire, sapant la confiance du public dans les institutions.
Face à ces révélations, l’humilité affichée des conseillers ne suffit plus. Ils doivent comprendre que cette vertu, brandie comme un bouclier, ne peut protéger l’impunité. La population attend de ses dirigeants qu’ils soient à la hauteur des défis de l’intégrité et de la transparence. Il est temps de lever les masques et de laisser la justice suivre son cours.
Ainsi, en refusant de démissionner, ces conseillers ne protègent pas seulement leurs privilèges, ils menacent également l’équilibre de l’État de droit. Il est impératif que des actions soient entreprises rapidement pour restaurer la confiance du peuple dans ses institutions. L’heure n’est plus à l’humilité de façade, mais à la responsabilité pleine et entière.