Jean Philippe Brun, Directeur Général de la Digicel, s’est exprimé sur son compte X pour fournir des explications sur la situation. Selon lui, l’origine du problème réside dans un câble sous-marin qui a été sectionné dans la zone de l’ancien hôtel Kaliko Beach. Cependant, les efforts de réparation sont jusqu’à présent bloqués par le refus du propriétaire du site de donner l’accès à ses installations.
Emmanuel Paret, propriétaire de Kaliko Beach, a révélé dans une lettre que Digicel lui doit une somme de plus de 2,5 millions de dollars américains pour l’utilisation de sa propriété depuis 2019. Une somme que l’entreprise n’a toujours pas réglée, ce qui a conduit Paret à restreindre l’accès à son site.
Toutefois, Philippe Brun a tenté d’expliquer la situation, cherchant à minimiser sa responsabilité dans cette impasse.
« Malgré les efforts déployés pour réparer les équipements qui affectent les services internet mobile, le propriétaire de l’ancien hôtel Kaliko, où les dommages ont eu lieu, refuse de donner accès pour que les réparations soient effectuées. Cela affecte tous les opérateurs du pays, et nous lui demandons instamment de fournir cet accès afin de rétablir les services pour la population », a écrit Philippe Brun.
Cependant, Emmanuel Paret avance des doutes quant aux liens possibles entre Jean Philippe Brun et les gangs armés qui contrôlent la zone autour de l’hôtel Kaliko depuis plus de deux ans. Ces groupes ont, à plusieurs reprises, ciblé sa propriété.
« Compte tenu des circonstances, je suis profondément troublé par les inquiétudes qu’il puisse y avoir un lien entre ces gangs et Digicel. Certains ont émis l’hypothèse que les dommages causés au câble à fibre optique pourraient être liés à ces mêmes gangs qui ont déjà attaqué ma propriété. Bien que je ne puisse pas confirmer un tel lien pour le moment, c’est une question qui soulève de sérieuses questions et justifie une enquête plus approfondie », a écrit Emmanuel Paret, insistant sur le fait qu’il ne peut plus soutenir les opérations de Digicel sans recevoir la compensation qui lui est légitimement due.
Ce conflit, qui dure depuis plusieurs années, vient s’ajouter aux récents problèmes techniques de la Digicel. Il est à noter que ce type d’incident n’est pas une première pour Digicel. Au cours des trois derniers mois, la compagnie a subi au moins trois pannes, dont la plus récente impliquait également un câble endommagé.
L’accès à la zone de Kaliko Beach reste particulièrement difficile en raison de la présence de gangs armés. Cette situation rend complexe l’intervention de techniciens et l’intervention d’un juge de paix pour résoudre le litige. Outre la Digicel, d’autres opérateurs, tels que Natcom et Access Haïti, dépendent également de cette zone pour la connectivité internet.
Dans ce conflit, la véritable victime reste la population haïtienne, qui, privée de services essentiels, souffre directement des désaccords entre les parties. Il est clair que la Digicel devra envisager des mesures pour dédommager ses utilisateurs, dont la confiance est de plus en plus ébranlée par ces interruptions répétées.