L’Irak de Saddam Hussein a été détruit sur la base d’allégations mensongères d’armes de destruction massive. La Libye de Kadhafi a été renversée après avoir, paradoxalement, renoncé à son programme nucléaire sous la pression occidentale. Ces deux pays ont été dévastés au nom de la sécurité mondiale, avec la participation directe des États-Unis et de la France. Mais Israël, lui, peut conserver un programme nucléaire opaque, sans subir la moindre sanction. Deux poids, deux mesures.
Sur le plan politique, l’État hébreu est aujourd’hui dirigé par un gouvernement considéré par de nombreux observateurs comme le plus radical de son histoire. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou est entouré de ministres issus de partis d’extrême droite, certains prônant ouvertement le racisme, l’annexion totale de la Cisjordanie, voire l’expulsion des Palestiniens. Cette radicalisation politique interne se reflète dans la politique menée à Gaza : bombardements massifs, blocus, attaques sur des zones civiles, destructions d’écoles et d’hôpitaux. Le droit international humanitaire y est bafoué en toute impunité.
Pourtant, Israël est signataire de plusieurs conventions relatives aux droits de l’homme, dont la Convention contre la torture et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Mais dans les faits, ces engagements semblent sans valeur. Arrestations massives sans jugement, détentions d’enfants, punitions collectives… Où est la communauté internationale lorsque ces droits sont piétinés ?
À chaque attaque subie, Israël invoque son droit légitime à se défendre – un droit que nul ne lui conteste. Mais la disproportion des ripostes, l’ampleur des destructions, et l’absence de solutions politiques durables posent question. Et si certaines de ces escalades étaient utilisées, consciemment ou non, pour justifier des actions stratégiques à long terme ? Plus Israël est attaqué, plus il élargit sa marge de manœuvre. Plus la guerre s’installe, plus l’annexion et la domination avancent.
Accuser Israël de provoquer les conflits serait excessif sans preuves. Mais ignorer l’instrumentalisation politique possible de ces violences serait irresponsable. L’histoire nous enseigne que dans toute guerre, la vérité est souvent manipulée. Le récit israélien s’est imposé dans les médias occidentaux, pendant que la souffrance palestinienne est réduite à un bruit de fond.
Le silence de puissances comme les États-Unis ou la France, si promptes à condamner ailleurs, est éloquent. Cette indulgence systématique alimente une impunité dangereuse. Une paix durable au Proche-Orient ne sera jamais possible sans justice équilibrée. Tant qu’Israël sera traité comme un État au-dessus du droit, tant que les Palestiniens seront privés de tout recours réel, la violence restera la langue du désespoir.
Le droit à la sécurité ne doit jamais être utilisé comme alibi pour piétiner les droits des autres. Il est temps de sortir du deux poids, deux mesures. Et d’exiger que les lois internationales s’appliquent à tous, sans exception.