L’ascension de Garry Conille était en soi un signal. Médecin de formation et cadre de l’ONU, il incarne le profil des technocrates souvent préférés par la communauté internationale. Nommé Premier ministre pour la deuxième fois, il a pris rapidement ses marques, consolidant son autorité sur des ministères stratégiques comme les Affaires étrangères, les Finances, la Justice et l’Intérieur, alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) était dans une dynamique de partage de « gâteaux », ou plutôt de responsabilités.

Ce dernier, présumant d’une quasi-intouchabilité grâce à son réseau international, s’est retrouvé en confrontation directe avec le CPT, composé de divers acteurs politiques et sociaux, assurant la fonction de président. Or, dans l’esprit de la constitution, le Premier ministre agit sous l’autorité du président.

Ce bras de fer a pris une tournure inattendue lorsque le CPT a décidé de le révoquer, un acte qui a surpris plus d’un. Dans la rue, le scepticisme populaire persistait « avec le soutien du « Blanc », Conille est inamovible», disaient les citoyens, pourtant, la décision du CPT a fini par prévaloir.

Ce revirement inattendu signe-t-il la fin de la dépendance politique à l’égard du « Blanc » ? En Haïti, la relation avec les puissances étrangères, notamment les États-Unis, a souvent conditionné la politique locale. Aujourd’hui, certains y voient un moment de transition, favorisé par l’arrivée de Donald Trump.

Mais si la révocation de Conille démystifie en partie le mythe du « Blanc », elle pose aussi une question primordiale pour l’avenir , le CPT et les acteurs haïtiens sauront-ils exploiter ce nouvel élan d’autonomie pour réinventer une gouvernance plus transparente, plus respectueuse des institutions et moins dépendante d’un regard extérieur ?

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