Signé par Serge D. Gaspard, Pascal Adrien, Sorel Jacinthe, André Michel, Novia Augustin, Abel Descollines, Kénol Matthieu, Joseph Domingue Orgella, Eddy Jackson Alexis, Marjorie Michel, Fougère Aldophe, Elidya Salomon, Evens Jean, Jamil Salomon, Jorchemy Jean-Baptiste, Louvens Charles, Patrick Sévérin, Allah Louis, Tarly Guirand, Ilmose Dorvilier et Jeannot Jeune, le document exprime une vive inquiétude face à l’aggravation de la situation nationale, sur les plans sécuritaire, économique, social et institutionnel.
Les membres de l’accord, également signataires de l’entente politique du 3 avril 2024, estiment qu’il est temps d’établir un bilan lucide du processus engagé. Quatorze mois après cette dernière signature, les engagements pris notamment en matière de sécurité publique, de redressement économique, de réforme constitutionnelle et de tenue des élections demeurent largement non tenus.
« Les dernières données statistiques publiées par l’OIM font état d’un chiffre record de 1,3 million de déplacés internes, en raison des attaques terroristes menées par la coalition criminelle Viv Ansanm et ses alliés. En plus de l’Ouest et de l’Artibonite, déjà durement touchés, le département du Centre compte désormais près de 147 000 personnes déplacées, contraintes de fuir la terreur imposée à Mirebalais, Saut-d’Eau et d’autres localités », ont-ils souligné.
Sur le plan économique, le constat est tout aussi alarmant. « Selon l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI), l’inflation atteignait 26,8 % en avril 2025. Le taux de croissance demeure négatif au premier trimestre 2025, à -2,5 %, et les investissements privés ont chuté de 36,3 %. L’asphyxie sécuritaire entraîne une asphyxie économique », déplorent-ils.
Concernant la réforme constitutionnelle, les signataires de l’accord du 21 décembre prennent acte de la publication d’un avant-projet par le Comité de pilotage de la Conférence nationale. Toutefois, ils dénoncent le manque de représentativité et d’inclusivité dans les consultations menées.
« Le 21 décembre réaffirme son attachement à la réforme constitutionnelle et à l’organisation d’élections, mais se réserve le droit d’exprimer ses réserves légitimes quant à la conduite du processus référendaire, déjà en dehors du cadre temporel prévu par le décret du 17 juillet 2024 sur la Conférence nationale », lit-on dans le document. Les membres plaident pour l’instauration d’un climat de confiance et l’ouverture d’un large débat national avant toute réforme.
Tout en réaffirmant leur volonté d’organiser un référendum et des élections crédibles dans les meilleurs délais, les signataires reconnaissent qu’en dépit de la mise en place du Conseil électoral provisoire (CEP) et de la disponibilité de matériels sensibles, il est désormais impossible de tenir ces scrutins avant le 7 février 2026.
Ils lancent ainsi un appel pressant à toutes les parties prenantes haïtiennes pour une reprise immédiate du dialogue, sous l’égide de la communauté internationale.