Scandale au sein du CPT : une résolution adoptée malgré les accusations de corruption

Malgré la publication d’un rapport accablant de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), qui appelle à la mise en mouvement de l’action publique contre les conseillers Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin, tous trois accusés d’être impliqués dans un scandale de corruption, ces derniers demeurent en poste au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Le rapport, pourtant clair dans ses conclusions, n’a pas suffi pour provoquer des actions judiciaires immédiates contre les conseillers incriminés voire les écarter du Conseil, laissant planer une ombre sur l’intégrité de l’institution.

Dans ce contexte de tensions et de controverses, une résolution visant à modifier le décret relatif à la présidence tournante au sein du CPT a été adoptée vendredi dernier. Ce décret, initialement édicté le 23 mai 2024, régit l’organisation et le fonctionnement de cette instance cruciale pour la transition politique en Haïti.

Cependant, cette décision n’a pas fait l’unanimité au sein des membres du Conseil. Edgard Leblanc Fils, représentant du Collectif du 30 Janvier, a été le seul à refuser de signer la résolution. Prenant position dans une déclaration publique sur les raisons de son refus, il exprime clairement son opposition au maintien des 3 conseillers indexés et cela met en lumière les divisions internes qui persistent au sein du CPT.

La résolution adoptée introduit des changements significatifs dans la structure du leadership du Conseil. En vertu de ce texte, Leslie Voltaire succède à la présidence, prenant ainsi les rênes de l’institution. Après lui, Fritz Alphonse Jean et Laurent St Cyr se succéderont à la tête du CPT pour une durée d’environ cinq mois chacun, dans le cadre d’un système de présidence tournante.

Cette modification du décret a été rapidement publiée dans le journal officiel de la République d’Haïti, Le Moniteur, formalisant ainsi les nouvelles dispositions. Cependant, l’absence de conséquences pour les conseillers cités dans le scandale soulève des questions sur l’efficacité des institutions publiques dans la lutte contre la corruption.

Alors que le pays traverse une période de grande instabilité politique, ces événements ne font qu’accroître la méfiance de la population à l’égard de ses dirigeants et de la capacité des autorités à assurer une transition crédible et transparente.

Marvens Pierre

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